La Deglet Nour, « fruit de lumière »

Les premières exploitations de Deglet Nour remonteraient à plus de 5000 ans, dans les terres égyptiennes et mésopotamiennes. Délicate et raffinée, elle nécessite des soins particuliers durant toute sa culture.

L’oasis de Tozeur, à 450 km au sud-ouest de Tunis, abrite une splendide palmeraie de plus de 100 hectares et environ 400 000 arbres et palmiers. La région Kébili est, elle également, une des plus grosses régions productrices du pays.

La première chose à savoir c’est que les palmiers sont classés par genres. Il existe des palmiers dattiers mâles et des palmiers dattiers femelles. D’ailleurs, la distinction entre les deux genres ne peut se faire qu’à la floraison. Avant cela, impossible de les distinguer. Ce sont les spathes, une sorte d’enveloppe brune sous les palmes qui déterminent le genre du palmier. Elles sont renflées chez les mâles et longues et fines chez les femelles. Un mâle peut ainsi polliniser une cinquantaine de dattiers femelles.

Avant l’intervention des hommes, la pollinisation « naturelle » se faisait par le vent et les insectes qui se chargeaient de transporter le pollen jusqu’aux palmiers femelles. Cette méthode naturelle avait un petit inconvénient : toutes les fleurs n’étaient pas fécondées. Voyant cela, les mésopotamiens ont ainsi eu l’idée d’intervenir en créant la « pollinisation artificielle ». Le principe, quelque peu périlleux, reste cependant assez simple. Un phoeniciculteur grimpe au sommet des palmiers pour placer manuellement un brin d’épillet mâle dans la spathe de chaque femelle pour garantir un résultat optimal.

Chaque palme de dattier peut produire jusqu’à 100 kilos de dattes réparties sur 10 à 20 régimes en grappes. Les phœniciculteurs doivent s’assurer que tous les régimes de dattes sont bien maintenus et protégés de la pluie. On attache alors des sacs autour des grappes pour protéger les dattes des intempéries, des insectes et des chutes prématurées.